En direct, l’attaque iranienne contre Israël : « Nous n’hésiterons pas à agir », affirme Washington ; le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit en urgence



L’attaque inédite lancée, samedi en fin de soirée, par l’Iran contre Israël au moyen de drones et de missiles balistiques est une réponse aux frappes attribuées à l’Etat hébreu, le 1er avril, contre la section consulaire de l’ambassade d’Iran à Damas, la capitale syrienne, qui avait fait sept morts parmi les membres des Gardiens de la révolution iraniens, dont deux généraux. En fin de matinée, Téhéran avait déjà revendiqué la capture d’un navire commercial affrété par une société liée à un homme d’affaires israélien dans le détroit d’Ormouz.

Selon Hamidreza Azizi, chercheur à l’institut de recherche Stiftung Wissenschaft und Politik à Berlin, l’attaque iranienne va au-delà de la « réponse calculée » que certains observateurs prédisaient, du fait de la réticence de l’Iran à provoquer une confrontation ouverte avec Israël et son allié américain. L’on assiste, estime-t-il, à « la fin de la guerre de l’ombre entre Israël et l’Iran. Il n’y a plus de zones d’ombre entre les deux camps. La seule question est jusqu’à quel point cette nouvelle étape de la confrontation ira… »

L’attaque à Damas a constitué un « message [de la part d’Israël] que les règles d’engagement anciennes n’ont plus court. Pour l’Iran, c’est un avertissement que la stratégie consistant à utiliser des affidés ne permet pas d’instaurer une dissuasion contre les attaques israéliennes ». L’Iran avait en effet jusqu’à présent maintenu une stratégie du « déni plausible » en laissant ses alliés au sein de « l’axe de la résistance » − Hezbollah libanais, milices irakiennes, houthistes yéménites − attaquer l’Etat hébreu en soutien au Hamas palestinien dans la bande de Gaza.

L’attaque à Damas a placé l’Iran face à un dilemme stratégique : riposter au risque de provoquer une confrontation ouverte avec Israël ou perdre son pouvoir de dissuasion. « La réflexion en Iran a été qu’il faut une réponse ferme, au risque d’une guerre, sans quoi elle surviendra, de toute manière, dans quelques années », poursuit l’expert.

Selon ce dernier, l’Iran a repoussé sa réponse pour se préparer à différents scénarios. Les appels à la retenue, notamment adressés par le président américain Joe Biden, n’ont pas suffi. La mission diplomatique iranienne auprès des Nations unies s’était cependant dite prête à renoncer à une riposte en échange d’une condamnation par le Conseil de sécurité de l’ONU de l’attaque contre sa représentation diplomatique.

Hélène Sallon (Beyrouth, correspondante)

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