De grosses enceintes balançant un son répétitif et riche en basses fréquences. De jeunes danseurs déjà en action, tranquillement. Des vêtements noirs, beaucoup mais de la couleur aussi, un peu. De courts discours de mobilisation, à la solidarité aussi et contre la répression. Des slogans sur les chars, appelant « à la fête et à la liberté d’expression ». « Qui sème la répression récolte la RAV’olution », « Contre tout système sauf le sound system » ou encore, sur la pancarte d’un jeune homme, « Vivre libre ou mourir ».
Environ 150 teufeurs sont alors présents, à partir de 14 h, rue Frézier, derrière la mairie de Brest, ce samedi 13 avril 2024, pour le début de la manifestation départementale, dite « manifestive ». Le cortège démarre à 14 h 35, en poussant un peu le volume, direction (mais pas au plus court) le Parc-à-Chaînes. En passant près de l’Hôpital d’instruction des armées (une vieille dame intriguée pousse le rideau, depuis chez elle, pour voir ce qui fait du bruit au bout de sa rue), traversant la rue de Siam, presque à son plus bas, passant devant le Château, descendant la rampe, s’arrêtant là un temps pour laisser passer des motards en colère… Dans quelques rues, on sent le sol vibrer sous les pas.
Par un prompt renfort, les teufeurs se voient 200 en arrivant au port, à 16 h 15. Le 17 février dernier, on avait compté 300 personnes dans la cité du Ponant, alors qu’un autre rassemblement se déroulait à Quimper en même temps (200 participants).
Un dernier petit discours, une invitation à une assemblée générale mercredi prochain et on remet le son ! Quelques jeunes portent une tente sur le dos. Il est probable qu’une prolongation allait se jouer quelque part, dans le pays de Brest ou ailleurs, après la fête brestoise qui a duré jusqu’en toute fin d’après-midi.